LES CANIDÉS

 

Importante famille de mammifères carnivores fissipèdes, les canidés 40 espèces répandues dans le monde entier possèdent de longues canines et de grosses molaires puissantes, appelées carnassières . Leur régime alimentaire tend souvent à devenir charognard ou omnivore. Ils ont un odorat très développé et un mode de vie terrestre. Généralement sociaux, ils peuvent chasser en meutes. Leur longévité est de 10 à 18 ans.

Les canidés possèdent des membres allongés, adaptés à la course, et leur démarche est digitigrade. La plupart des espèces ont 5 doigts aux membres antérieurs et 4 aux postérieurs. Parmi les espèces, il y a principalement : les chacals, les chiens, les coyotes, les loups, les lycaons, les renards.

 

LE CHACAL

Les chacals (mammifères carnivores de la famille des canidés) habitent toute l'Afrique, le sud-est de l'Europe et l'Asie, du Proche-Orient à la Malaisie. Par leur aspect, ils ressemblent au loup, mais sont plus petits.

Essentiellement charognards, les chacals profitent des restes des repas des grands fauves, qu'ils dévorent en compagnie des hyènes et des vautours. Ce faisant, ils participent à l'assainissement de la nature. Ils s'attaquent parfois à des animaux vivants et aux cultures (fruits). On a découvert au Kenya le curieux procédé qu'utilisent les chacals pour se procurer leur nourriture. Quand ils remarquent des guépards en train d'épier des antilopes, ils barrent le chemin à celles-ci de façon à les rabattre sur les félins; ils profitent ensuite des restes du repas de ceux-ci. Il s'agit là d'une chasse conjuguée, unique chez les mammifères.

Les chacals étaient jadis classés dans un genre spécial (Thos); ils sont aujourd'hui inclus dans le genre Canis, qui comprend aussi le chien domestique et le loup. On estime, en effet, que le chacal peut être à l'origine de certaines races de chiens (l'un des chiens trouvés dans les gisements préhistoriques, le chien des tourbières ou petit maglemosien, avait des caractères de chacal), les autres étant issues du loup. Bien que le chacal s'hybride avec le chien domestique, de nombreux savants récusent l'hypothèse de cette origine, car cette espèce n'est pas très sociable et donc peu domesticable et préfère vivre solitaire plutôt que par couples ou en petits groupes. Ajoutons que les Arabes appellent le chacal dihb, c'est-à-dire le hurleur, et que c'est sous ses traits que les Égyptiens représentaient Anubis, dieu des tombeaux.

 

LE CHIEN

Cet animal familier tient la place la plus importante auprès de l'homme depuis qu'il a été domestiqué voilà environ dix mille ans. L'engouement pour cette espèce de mammifère carnivore a favorisé les sélections artificielles, qui ont multiplié la variété de ses races.

À l'aube de l'histoire, le chien domestique est déjà bien implanté au Proche-Orient. Des bas-reliefs mésopotamiens montrent de terribles dogues utilisés pour la chasse. Le chien est rarement mentionné dans la Bible, mais sa place est très grande dans l'ancienne Égypte, où coexistent notamment lévriers et bassets.

À Rome, le chien est utilisé comme garde, éboueur, messager, mais surtout comme animal de compagnie, tel le petit lévrier italien. Puis le chien se répand en Gaule, où il est également employé à des tâches variées. Introduit en Amérique, les Sioux l'utilisent à la chasse, les Incas pour la garde des troupeaux de lamas, alors que les Aztèques le mangent. À la fin de l'Empire romain, des bandes de chiens ensauvagés errent dans les campagnes. L'espèce est quelque temps méprisée, puis les nobles commencent à l'utiliser à la chasse.

Les croisés emmènent leurs chiens en Orient, ce qui favorise les croisements et les échanges. Le pékinois arrive en Europe en 1860, à partir de la cour impériale de Chine. Dès lors, le chien reste solidement implanté dans ces régions.

La structure anatomique demeure assez constante d'une race à l'autre. Un chien adulte peut mesurer de 12,5 cm à 90 cm de hauteur au garrot, et peser de 2 à 100 kg. Les autres différences portent sur la longueur des pattes et du museau; la taille et l'aspect des oreilles; la longueur, l'aspect et le port de la queue; enfin, la longueur, la densité et la couleur du pelage.

Le chien est une espèce de la famille des canidés, qui prend place dans l'ordre des carnivores. Animal apte à la course, ses membres sont en général élancés. Le membre antérieur présente quatre doigts, avec parfois un ergot (pouce qui ne touche pas le sol); le membre postérieur possède, selon les races, quatre ou cinq doigts, le pouce pouvant manquer.

Le chien possède 42 dents adaptées à son régime carnivore ou omnivore; sa formule dentaire est identique à celle des carnivores fossiles. Les glandes salivaires sont petites, car le chien mastique peu, et son foie est volumineux. Le rythme des battements cardiaques, plus élevé que chez l'homme, est de 90 à 120 pulsations par minute. Pour boire, le chien lape. Il ne transpire pas: la chaleur est éliminée par le nez, la langue et les coussinets plantaires, et aussi par le halètement.

Les différents sens sont inégalement développés chez le chien. Assez semblable à celui de l'homme, l'œil du chien possède en plus une membrane nictitante, blanchâtre, située au coin interne de l'œil. L'acuité visuelle du chien n'est pas très remarquable: à une centaine de mètres, il ne reconnaît pas son maître parmi plusieurs personnes. Plus de 80 % des chiens sont d'ailleurs myopes. Cependant, il voit mieux que l'homme dans une demi-obscurité. Les théories sur son éventuelle perception des couleurs sont encore discutées.

Plusieurs phénomènes semblent éclairer la psychologie du chien. D'abord un attachement à la mère, car le chien conserverait toute sa vie un caractère infantile: on a même pu parler à son égard de néoténie. Il s'attache aussi volontiers à un «chef de meute». Le chien transposerait d'ailleurs sur son maître cette double fidélité à la mère et au chef de meute. Un tel comportement social subsiste chez les chiens de traîneaux: le chef, ou «individu», encourage les autres chiens de la voix et les rappelle à l'ordre. Le maître entretient cette hiérarchie en le nourrissant avant les autres.

La chienne atteint sa maturité sexuelle à un âge variant entre 7 et 18 mois. La gestation dure 62 ou 63 jours. Une portée moyenne comprend de 3 à 6 chiots. Les portées les plus importantes s'observent généralement chez les races les plus grandes. Aveugles de naissance, les jeunes n'ouvrent les yeux qu'à partir du dixième jour environ. Ils sont d'habitude sevrés lors de leur sixième semaine. Un chien est adulte à la fin de sa deuxième année; vieux à 12 ans, il vit rarement plus de 20 ans, et n'atteint qu'exceptionnellement 35 ans.

 

LE COYOTE

Le coyote (Canis latrans) a un long museau pointu, de grandes oreilles et des pattes un peu courtes qui le font ressembler au renard, tandis que son tronc robuste, sa queue un peu courte et quelques autres caractères le rendent très proche du loup. Ses lèvres, son ventre et l'intérieur de ses membres sont blancs, son museau, sa tête et ses membres roux, tandis que le reste de sa fourrure est gris jaunâtre plus ou moins parsemé de noir et de brun sur le dos. Il tient sa queue plutôt basse et non horizontale. L'une des caractéristiques du coyote est de se réunir en petits groupes pour lancer des hurlements et des jappements plaintifs. Le régime du coyote se compose de 30 % de lièvres et de lapins et de 25 % de charognes; il capture également des animaux domestiques.

 

LE LOUP

Le loup, longtemps objet de terreur pour les hommes, est devenu légendaire et demeure aujourd'hui encore mystérieux. Pourchassé à outrance au cours des derniers siècles, il a presque disparu dans de nombreuses régions du globe.

Le loup a l'allure d'un grand chien de type berger allemand. Cependant, ses oreilles sont plus courtes et ses yeux dorés obliques sont caractéristiques. Il a aussi la tête plus large et les épaules plus puissantes que le chien.

Les dimensions du loup sont variables: il mesure de 1,30 à 1,65 m de longueur, sans compter la queue (30 à 40 cm). La hauteur au garrot est de 65 à 90 cm, et le poids oscille entre 20 et 80 kg. Le pelage, gris fauve le plus souvent, varie selon les régions du blanc pur (dans l'Arctique) au brun, voire au noir.

L'espace vital d'une bande de loups varie entre 100 et 10 000 km2: un loup peut parcourir 100 km en une journée. Il chasse à la course, et en meutes, les grands mammifères, essentiellement les cervidés (élans, cerfs, chevreuils, etc.). Cependant, il se nourrit aussi de lapins, de rats, voire de grenouilles, d'escargots ou de fruits, et se montre souvent charognard.

 

LE LYCAON

Le lycaon (Lycaon pictus) est un gros canidé (mammifère carnivore) au poil court parsemé de larges taches noires, jaunes et blanches. Son dessin peut varier; en revanche, son museau est toujours noir et sa queue a toujours la pointe blanche. Ses grandes oreilles arrondies et son court museau puissant lui donnent un aspect d'hyénidé. Le lycaon porte 4 doigts aux pattes antérieures également, ce qui n'est pas le cas des autres canidés. Il vit en groupe de 10 à 50 têtes, chassant dans les savanes ouvertes les gazelles, les antilopes et les zèbres. Il mène une vie sociale développée et tous les membres de la meute s'occupent des femelles qui viennent de mettre bas et des petits.

 

LE RENARD

Le renard, mammifère carnivore (famille des canidés), présente une remarquable faculté d'adaptation qui se manifeste à travers son habitat, son régime alimentaire, son organisation sociale, son occupation de l'espace et son taux de reproduction. La plasticité comportementale de ce canidé explique l'augmentation spectaculaire de sa densité de population, sa colonisation de nouveaux habitats, ainsi que l'extension de son aire de distribution.

Le renard est un généraliste opportuniste: la composition de son régime alimentaire (proies vivantes, charognes, végétaux et déchets ménagers) varie selon le biotope, la période de l'année, et selon son âge, ses habitudes de chasse, ses besoins nutritionnels et ceux de sa portée. Le renard est très friand de rongeurs, et particulièrement de campagnols des champs, mais les invertébrés (lombrics, coléoptères), les baies et les fruits représentent une part importante de son régime.

Selon la capacité d'accueil du milieu, le renard est solitaire ou social, et son statut évolue au cours de son existence. Dans les milieux pauvres en nourriture, il est généralement solitaire, à l'exception de la période du rut. Dans les milieux plus favorables, il vit en couple toute l'année. Enfin, lorsque les ressources alimentaires sont abondantes, il adopte un mode de vie communautaire et peut faire partie d'un groupe social hiérarchisé, constitué d'un mâle, d'une femelle dominante reproductrice et de plusieurs individus de rang subalterne. Ces renards dominés sont le plus souvent des femelles non reproductrices, qui participent au ravitaillement et à l'élevage des renardeaux. En général, le renard, seul ou en groupe, occupe un domaine vital (territoire) qu'il marque et défend. Son étendue dépend directement de la quantité de nourriture disponible: plus les conditions sont favorables, plus la superficie est restreinte.