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Les faux produits du terroir

 

Les faux produits du terroir  ...  (source Ministère de l'agriculture)

 


Les champignons de Paris

 


De Paris, ils n'ont que le nom. Pire: 88% d'entre eux viennent de l'étranger,

les rayons des supermarchés regorgeant le plus souvent de champignons issus

des États-Unis, de la Chine ou des Pays-Bas, les trois principaux pays producteurs.  

En France, s'ils ont pendant longtemps été élevés dans la capitale,

les fameux champignons ne poussent désormais plus qu'à Saumur.

La ville dans le Maine-et-Loire regroupe 70% de la production nationale.

(12 % du global consommé)
 

 


La charcuterie corse

 


Elle est présentée comme un des plus purs produits du terroir français.

Et pourtant : la charcuterie corse ne dispose d'aucune "Appellation d'origine contrôlée".

Le consommateur ne trouvera donc sur les rayons des supermarchés

du continent que des produits dont les matières premières proviennent

d'ailleurs à plus de 90 %. Ainsi, par exemple, malgré les têtes de Maure

et les mentions "produit de l'ile de Beauté" sur les étiquettes,

le saucisson d'âne est importé d'Argentine et les jambons sont pour la plupart

composés de carcasses issues de chine.
 

 


Le jambon d'Aoste

 


C'est l'un des jambons les plus consommés de France, mais ce dernier n'a rien à voir

 avec la charcuterie de la ville italienne d'Aoste. Ce produit est en fait fabriqué en France

à partir de carcasses chinoises et américaines, dans une commune du même nom

mais située en... Isère ! Et contrairement à son homologue transalpin,

qui est un jambon cru, il s'agit d'un jambon mi-cuit. Le subterfuge a fonctionné

pendant des années puisque la marque déposée "Jambon d'Aoste" a
été la propriété du groupe Aoste (Cochonou/Justin Bridou),

leader français de la charcuterie. Il aura fallu que la Commission européenne

interdise récemment ( 2008) l'utilisation de cette appellation

qui prête à confusion pour que l'ambiguïté cesse.

La marque a depuis été renommée "Jambon Aoste".
 

 


L'A.O.C de Bretagne

 


Présentée comme de purs produits du terroir français, les charcuteries de Bretagne

 disposent d'une "Appellation d'origine contrôlée" qui n'oblige les fabricants

qu'à une seule chose: posséder au moins un lieu d'emballage ou de transformation en Bretagne.

 Le consommateur  trouvera donc sur les rayons des supermarchés

des produits dont 82 % des matières premières proviennent du monde entier.

Ainsi, les carcasses de porcs, souvent issues de Chine, de Hollande ou de Pologne,

le sel dit de Guérande, importé d'Argentine et du Vietnam, et les boyaux d'andouilles

importés pour la plupart de Corée.  L'andouille dite de Vire, et autres charcuteries "De Bretagne",

  rejoignent ainsi la mythologie des produits bretons, comme le beurre et la patisserie,

dont 73% provient de la communauté Européenne et d'Asie.
 

 


La moutarde de Dijon

 

 
Pour faire de la moutarde de Dijon, il faut du vinaigre, de l'eau, du sel

et des graines du... Canada ! Contrairement à ce que l'on pourrait croire,

la moutarde utilisée dans la préparation de la fameuse pâte ne vient pas de la région de Dijon.  

Une explication à cette bizarrerie : à la fin de la Seconde Guerre mondiale,

avec la mise en place de la Politique agricole commune, les agriculteurs

 se sont désintéressés de la moutarde, qui ne leur permettait

pas de recevoir les subsides de l'Union européenne.

Résultat : 90% de la production utilisée pour la moutarde de Dijon

provient maintenant du Canada.
 



Le melon charentais

 


C'est l'emblème du melon français. Jaune ou vert, le melon charentais fait la fierté

des producteurs de la région de Cognac où les sols argilo-calcaires

sont parfaitement adaptés à sa culture. Mais contrairement

à son cousin de Cavaillon, le melon de Charente ne possède pas d'AOC.
Résultat : 80 % des melons charentais que l'on trouve sur les étals  ne viennent

 pas de Cognac mais d'Espagne, du Maroc des Caraïbes, de Chine et du Sénégal...
 

 


Le camembert

 


Emblème de la gastronomie française, le camembert de Normandie est de loin le fromage

 le plus copié dans les rayons des supermarchés. Une explication à ce phénomène :

tombé dans le domaine public, le nom "camembert" peut-être utilisé

par n'importe quel producteur de n'importe quel pays. Et malgré une AOC

"Camembert de Normandie", qui existe depuis 1983, de nombreux fabricants

 utilisent le terme très proche de "Camembert fabriqué en Normandie".
Les différences : du lait pasteurisé au lieu du lait cru, un affinage raccourci

et une fabrication qui n'est soumise à aucune règle. Ils sont présentés comme les fleurons du terroir,

 mais quand on y regarde de plus près on découvre que leur appellation est douteuse.
Matières premières importées de l'étranger, (30 %du lait vient de Chine, 50 % de toute l'Europe).

 Étiquetage souvent mensonger, additifs non précisés, fabrication hors des limites de la région ou
seuls existent de vagues bureaux de courtiers.

 

 


L'huile d'olive

 


Rare et chère, l'huile d'olive française est certainement le produit qui compte

le plus d'étiquetages frauduleux. En 2006, seulement 56% des échantillons

analysés étaient "conformes" à la réglementation, certaines bouteilles

contenant jusqu'à 50% d'huile de tournesol ou présentant une fausse indication

 d'origine ou de variété d'olive. Le symbole de la cuisine méditerranéenne ne comptant

que 7 appellations d'origine protégée et une AOC "Huile de Provence", de nombreux producteurs

jouent en effet sur la confusion en ajoutant sur les étiquettes des paysages évoquant

 le Sud ou des origines non-reconnues comme "huile de Provence-Côte d'azur".

Sans parler de l'une des fraudes les plus courantes qui consiste à remplacer

l'huile d'olive par l'huile de grignons d'olive, un résidu de la pâte d'olives

 difficile à détecter pour le simple amateur.