Une femme pleure..
Une femme pleure derrière le rideau de sa vie
Elle porte en elle une souffrance qui n’a jamais guérit
Sans voix, ses mots sont vraiment inutiles
Ses larmes coulent ses gestes sont fébriles
Elle rêve d’un grand vide dans l’espace
Elle aperçoit une ombre dans la glace
Elle voit tomber les feuilles de ses rêves
Elle fait quelques pas et brusquement s’arrête
Elle reprend sa route pour aller sur d’autres chemins
Elle voit toutes les traces de douleur dans ses mains
Chaque jour blessant, chaque matin déchiré
Contre le rouet du deuil, elle revoit son passé
Parmi les mirages de sa vie et son regard angoissé
Ses yeux remplis de brouillard, son visage mouillé
Sous la pluie et le vent elle voudrait fuir pour toujours
L’implacable destin de son enfance sans amour
Cette femme porte encore au creux de ses mains
L’éternité d’un jour de pluie ne cessant qu’au matin
Le monde tombe en morceaux, difficile est sa vie
Dans son monde de démesure elle n’a plus d’énergie
Elle a trop aimé, elle a tout donné jusqu’à s’oublier
Le mur du temps dans son cœur déchiré
Sur le pas de sa porte, elle entend la violence
De toutes ces années passées au cœur du silence
Des vents d’automne passent dans le brouillard
Des soirs sans lune et des grands soirs d’orage
Elle se souvient encore des soirs moroses
Où elle pleurait comme le font si souvent les roses
Loin des regards cruels au cœur du mépris
Elle s’endort épuisée sur le coup de minuit
Cette femme pleure au crépuscule de la nuit
Elle écrit sans encre toute l’histoire de sa vie..
Ginette Talbot